L'action humanitaire a été institutionnalisée par le suisse Henri Dunant avec la création de la Croix-Rouge en 1864. L'aventure a débuté au début des années 1970 lors de la crise biafraise par la mobilisation de médecins enthousiastes, quoique déçus des idéologies révolutionnaires. Aujourd'hui, les choses ont changé. L'aide humanitaire se heurte à la difficile question du droit d'ingérence, qui en matière de relations internationales est fortement critiquée. L'aide humanitaire est aujourd'hui soupçonnée de prolonger inutilement les conflits et de servir de bonne conscience aux pays occidentaux. La controverse et l'ambiguîté ont toujours accompagné l'action humanitaire jusqu'aux récentes tragédies.
L'Abbé Pierre (Fondation Emmaüs à travers le monde) a reçu en 1991 le prix Balzan pour l'humanité, la paix et la fraternité entre les peuples.
Dépolitiser l’aide et gérer les tensions de la transition
Les tensions apparaissent au Mexique (rébellion zapatiste, assassinat du candidat Colosio), des pays en transition réélissent des communistes, l’Europe occidentale vit une crise de son modèle d’”économie sociale de marché”. Le Japon ayant à faire face à une longue crise politique, les EU ont le champ libre pour tenter de gérer selon leurs critères l’instabilité devenue permanente, en réadaptant une série d’institutions (Banque Mondiale, FMI, OCDE, G7, Gatt) à de nouvelles fonctions de régulation internationale. La Maison-Blanche est de même sensible aux contraintes de l’environnement dans les échanges internationaux et dans la promotion d’un développement durable. Parallèlement, les EU renforcent leurs pressions en vue d’une réforme générale des systèmes d’aide au développement, ils veulent dépolitiser l’aide au développement pour en faire un instrument technique capable de promouvoir la démocratie de marché et de gérer les tensions de cette période de transition.
Pou aller plus loin : Les ambiguités de l'humanitaire. Dirigé par Myriam Tsikounas.
"L'humanitaire impossible"(ou deux siècles d'ambiguïté) d'Alain Destexhe.