Le capital altruiste est un concept développé par l'entrepreneur lillois Thierry Klein, qui consiste à faire don d'une partie du capital d'une société à une cause. Ainsi, cette cause n'est pas aidée sous forme de donations ponctuelles, mais elle reçoit des dividences calculés en fonction des bénéfices de la société et du pourcentage de parts détenues. Ce flux financier est obtenu sans limitation de durée, ce qui offre une sécurité à l'organisme recevant le don en capital. Celui-ci peut également plus facilement accéder au crédit, nouer des partenariats ou même éventuellement revendre sa participation.
Speechi, société de l'entrepreneur à l'origine du concept de capital altruiste, montre l'exemple en ayant donné 10% de son capital à Gorilla Protection, une association africaine de défense des espèces menacées. Cette action n'a aucun rapport avec le métier de Speechi (distribution de tableaux interactifs/TBI, écrans interactifs tactiles pour l'enseignement, videoprojecteurs interactifs, etc.) et n'a que pour objectif de soutenir une cause. Mais l'entreprise peut bénéficier de retombées indirectes.
L'objectif du capital altruiste est avant tout d'aider une cause, mais l'entreprise qui le réalise peut compter sur d'autres avantages. D'une part, en termes d'image, cela peut avoir un impact significatif pour une entreprise. Face à plusieurs propositions plus ou moins équivalentes, certains clients pourront préférer opter pour une entreprise altruiste. Et au niveau des ressources humaines du groupe, un tel engagement influe également sur l'implication au travail et donc sur la productivité. Au final, devenir une entreprise altruiste revient à oeuvrer pour le bien public, mais en même temps à réaliser un acte de gestion qui a également du sens d'un point de vue comptable. En effet, l'entreprise qui cède une partie de son capital à une cause, par exemple 10 %, effectue par là-même une action susceptible d'augmenter la valeur de sa société. Et n'importe quelle bon comptable le sait, c'est une opération profitable que de céder 10 % du capital, dès lors que les 90 % restants valent davantage que le capital initial.